Se former en Europe : quels enjeux pour votre CFA et vos apprentis ?

L’apprentissage est en pleine 🚀 depuis 2020, en France, mais aussi dans de nombreux pays européens. Sauf qu’aujourd’hui, il est encore difficile pour un apprenti français et son CFA d’organiser une mobilité internationale au cours de la formation.

Dans cet article, nous listons, avec Erasmus + France, des clés en tant que CFA pour donner la bonne impulsion. Au programme :

Etape 0 : étudiant vs alternant. Est-ce que les alternants peuvent partir en mobilité ?

Tout le monde connait le modèle « Erasmus » depuis très longtemps (Erasmus existe depuis 1987 !), mais les alternants peuvent aussi partir à l’étranger. Contrairement à ce qu’on a l’habitude d’entendre, ce n’est pas nouveau : les alternants peuvent partir se former en Europe depuis 1995.

En 2021, l’Agence Erasmus+ publiait une étude montrant que 6 900 alternants étaient partis en mobilité sur l’année académique 2018-2019. Une augmentation de 30 % par rapport à 2016. Cette croissance continue chaque année.

Quels sont les bénéfices de la mobilité pour les apprentis ?

La présidence française de l’Union européenne a fait de la mobilité pour tous une priorité. Et c’est normal : faire l’expérience de partir en Europe pour un apprenti, c’est :

Gagner en autonomie

Acquérir une langue étrangère

Découvrir une autre culture, un autre mode de vie et un autre univers professionnel.

Les études convergent et montre l’intérêt, la richesse de cette période de formation à l’étranger, à la fois en termes de développement des compétences transversales, professionnelles, sociales, linguistiques, mais également en termes d’attitudes et de qualités personnelles comme l’ouverture d’esprit, la maturité, la confiance en soi.

Partir se former à l’étranger est un vrai déclencheur de motivation. Chez les jeunes, 90 % des apprentis qui ont vécu une période de mobilité dans leur parcours de formation sont enthousiastes, voire très enthousiaste sur l’expérience qu’ils ont vécue.

Les apprentis qui sont partis en mobilité ont une meilleure insertion professionnelle, une proportion supérieure à poursuivre des études supérieures.

Au-delà des chiffres, les bénéfices sont palpables, et globalement, tous les jeunes qui partent sont ravis et ont envie de re-bouger.

Pourquoi lancer mon CFA dans l’organisation de la mobilité de mes apprentis ?

Juridiquement, depuis la loi du 5 mars 2014, la mobilité est une mission à part entière des CFA (point 10). La loi du 5 mars 2018 impose aussi à chaque organisme de formation par apprentissage d’avoir des personnes dédiées à la mobilité nationale et internationale.

Ensuite, ne pas oublier que ce sont de vrais bénéfices :

  • pour leurs apprentis (voir ci-dessus)
  • pour les entreprises avec qui les CFA travaillent (image, notoriété).
  • Pour les CFA : offre de service plus large, image de marque, qualité pédagogique…

6 propositions pour le CFA qui souhaite développer la mobilité de ses apprentis

Avoir des personnes dédiées à l’ingénierie et à la mise en œuvre de la mobilité.

Erasmus dispose d’un programme de professionnalisation à destination des référents mobilité, novices ou expérimentés. Ce programme est gratuit et clé en main pour tout type de CFA.

Faire porter ces projets par une équipe avec des compétences complémentaires

Une équipe qui associe personnel de direction, équipe pédagogique et personnels administratifs.

Profiter des opportunités de financement de la mobilité :

avec le programme Erasmus + ou les opérateurs de compétences, les régions.

Sensibiliser les entreprises à la plus-value de faire partir leurs salariés en alternance.

Développer la mobilité des personnels des CFA et des maîtres d’apprentissage.

Pour qu’ils deviennent ensuite eux-mêmes des prescripteurs de la mobilité. Par exemple, Erasmus + finance la mobilité des apprenants, des apprentis, mais également les personnels de direction, les personnels enseignants, les maîtres d’apprentissage. Ces derniers peuvent aussi bénéficier de bourses pour aller se former, observer des pratiques, enseigner en Europe et dans le monde.

Se regrouper : les consortiums favorisent la mobilité.

Par exemple, les projets des Compagnons du devoir, ce sont des portages au niveau national. Et pour les portages au niveau régional, les chambres régionales, des métiers de l’artisanat, les fédérations régionales. Plus on est nombreux, plus ça facilite l’ingénierie.

Bonus : vous pouvez commencer par de la mobilité courte.

Ces conseils sont tirés du webinaire ci-dessous :

Financier : quelle est la démarche pour un CFA pour bénéficier des fonds Erasmus+ ?

Il y a 2 modalités de convention pour accéder aux financements :

1 – La plus classique : obtenir une accréditation Erasmus+. C’est un modèle calqué sur ce qui existe déjà sur l’enseignement supérieur, à travers la charte Erasmus + enseignement supérieur. C’est une candidature où on demande à un établissement de décrire sa stratégie de développement international, de planifier ses activités sur plusieurs années. Une fois obtenu, cette accréditation est valable sur toute la durée du nouveau programme 2021-2027. Il est possible de faire des demandes de financement annuel tous les deux ans, tous les trois ans comme le souhaite la structure, pour demander des financements pour faire partir ces apprentis, en Europe ou à l’international.

2 – Déposer un projet de mobilité de courte durée. C’est le projet le plus courant. C’est un dispositif pour mettre le pied à l’étrier pour des structures qui n’ont pas l’habitude.

Une autre porte d’entrée : la charte Erasmus + de l’enseignement supérieur. Sur le même principe, il est possible de faire des demandes de financement chaque année, ou tous les deux ans.

L’avantage de l’accréditation, bien que ça dépende des différents paramètres de l’enveloppe disponible, de la demande financière et cetera, c’est la garantie d’avoir des financements.

Les bourses Erasmus+ sont cumulables avec les fonds des opérateurs de compétences, mais aussi de certaines collectivités locales (département, région…).

Focus : c’est quoi le programme Erasmus+ ?

Erasmus + est un programme d’échanges européens pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport. Il a pour objectif de permettre à tous les citoyens d’acquérir des compétences et des savoirs utiles à l’exercice d’un métier, de contribuer au multilinguisme et au développement de la citoyenneté européenne.

Ce programme finance pour les particuliers, des mobilités d’études et de stages pour tout type de public : lycéens, collégiens et étudiants, apprentis… C’est le volet le plus connu : la mobilité Erasmus+. C’est aussi un programme qui finance des projets de coopération entre établissements d’éducation et de formation en Europe.

logo ed avec date

Les Erasmus Days :

Ce sont 6 jours de célébration du programme Erasmus+, de la coopération internationale et la citoyenneté européenne. Du 9 au 14 octobre : des milliers d’événements en France, en Europe et dans le monde.

Pour conclure, quelques questions avant de se lancer dans la mobilité pour un CFA

La mobilité n’est pas une fin en soi. Elle doit servir un projet pédagogique qui est construit par les équipes enseignantes des personnels de direction. Voici quelques questions à vous poser avant de vous lancer :

  • Qu’est-ce que vous voulez faire ?
  • Comment voulez-vous développer les compétences de vos apprenants et de votre personnel ?
  • Comment l’international pourrait servir ces personnes pour leur insertion professionnelle,  pour les apprentis dans leur pratique professionnelle ?

Bon à savoir – FAQ

Qui trouve l’école d’accueil ?

La grande difficulté sur l’enseignement de la formation professionnelle, c’est qu’il n’y a pas une seule et unique plate-forme de mise en relation.

Regardez la plateforme de valorisation des résultats projet Erasmus + pour avoir des idées sur des formations, des entreprises, des organismes de placement pour des stages à l’étranger. Du côté Erasmus +, on a aussi la possibilité de participer à des séminaires de contact européen.  

C’est aussi un travail important du référent mobilité, qui ne peut pas être réalisé en un quart d’heure par semaine. Il faut vraiment y dédier du temps.

Administratif : quel statut juridique pour les mobilités longues ?

Le contrat de travail n’est pas suspendu pour la mobilité longue, il est mis en veille. Attention à une condition : la durée de départ. Car il y a une différence à partir d’un mois de mobilité :

  • Pour la mobilité des moins de 4 semaines, on peut partir sur la mise à disposition du jeune : l’employeur français reste responsable du jeune en mobilité.
  • Au-delà d’1 mois, l’entreprise française ne sera plus responsable du jeune pendant la période de mobilité, mais l’organisme qui va accueillir le jeune.

Il y a des pays où l’alternance existe comme en France, avec un partage des responsabilités entre le centre de formation et l’entreprise. Mais il y a d’autres pays où cette configuration n’existe pas. ça dépend vraiment des cas de figure.

Vers quel pays les jeunes partent en Europe ?

Ils partent plutôt vers des pays comme l’Allemagne, c’est le premier pays en lien avec la France. Le trio de tête est l’Espagne, Allemagne, Italie. Le Royaume-Uni également, même si avec le Brexit, il y a eu un report de ces mobilités vers l’Irlande ou vers Malte notamment.

Le montant de la bourse ?

Entre 900 et 1300 € selon la destination.

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